L’imaginaire de l’enfant est retranscrit avec jubilation par l’écrivain adulte. Amélie Nothomb conte à merveille, de sa voix de petite fille, l’enfance où l’on ne vit que dans le présent, l’enfant centre de son propre monde, où un ange peut se révéler un démon, un monde avec ses lois ses principes sa cruauté, son sens des valeurs et du courage, dont les adultes sont exclus. Retour dans un monde oublié.
D'une écriture percutante composée de phrases courtes, d'un vocabulaire précis et lettré, de mots magnifiques (subséquente, amphigourique) ou étranges (épanodiplose), la toute jeune auteure - dont c’est le deuxième livre après Hygiène de l’assassin, manie les adjectifs comme un feu d’artifice, les phrases à la mitraillette comme la petite Amélie - cinq à sept ans dans le récit, les idées loufoques.
J’adore la pointe de folie, les mots à chercher dans le dictionnaire, l’humour corrosif et les remarques de génie. Le lecteur passe un moment formidable et ressort de la lecture plus intelligent.
Le sabotage amoureux, d'Amélie Nothomb
Aux éditions Albin Michel et Livre de Poche