La lecture m’accompagne et me nourrit au quotidien depuis l’enfance. Partager les ouvrages qui m’ont touchée intéressée amusée scotchée ou bouleversée est un plaisir supplémentaire. Et un tremplin vers le partage intime et ultime : l’écriture, qui m’anime et me passionne tout autant.

Lettre d'une inconnue, de Stefan Zweig

À l’heure de la mort de son enfant, et de la sienne, une femme adresse une lettre anonyme. Le destinataire, écrivain flamboyant insouciant, l’a connue plusieurs fois sans jamais la reconnaitre, alors qu’elle, l’aime passionnément depuis ses treize ans. Dans cette lettre se déroule sa vie, et plus que tout, son amour, passion inconditionnelle par laquelle elle lui a tout donné, tout pardonné.

Stefan Zweig livre dans ce texte sublime, écrit à la première personne, le récit bouleversant d’un amour unique, sans retour et sans reproches, d’une vie habitée par la passion, partie dans un coup de vent.

Magnifique.


Lettre d'une inconnue

Stefan Zweig

Collection La cosmopolite, éditions Stock, préface d'Elsa Zylberstein

En Livre de Poche, suivi de La ruelle au clair de lune

Premier sang, d'Amélie Nothomb

Dans Premier sang, l'écrivaine conte l'histoire de son père depuis sa naissance jusqu'à un évènement dramatique l'année de ses vingt-huit ans.

Le petit Patrick nait en 1936 en Belgique, et grandit dans l'ombre évanescente d'une mère belle et mondaine qu'un veuvage prématuré a éloignée des sentiments maternels. L'enfant vit chez les parents de sa mère, auprès d'un grand-père général soucieux de son éducation et d'une grand-mère douce et affectueuse.

Avant son entrée en primaire il est envoyé, pour s'"endurcir", dans la famille de son père qu'il n'a jamais rencontrée. Il découvre alors un grand-père noble et ruiné, poète, sa seconde épouse et une fratrie de dix enfants sous-alimentés et déchainés. Contre toute attente il a un coup de coeur pour le château sublime malgré son manque du plus élémentaire confort, la force de la nature dans cette forêt des Ardennes, et se sent heureux d'appartenir à un groupe d'enfants, même s'ils lui en font voir de toutes les couleurs.
Au fil des années, il se construit ainsi, entre ses études à Paris, les étés et les Noëls chez les Nothomb.

J'adore l'écriture d'Amélie Nothomb, le rythme enlevé qu'elle donne à ses romans - fictions ou plus personnels, la précision de son écriture qui marie amour de la langue, humour, simplicité et érudition. Ce livre se dévore, il est drôle, émouvant, beau et sensible, parle de l'évolution d'une personne dans son milieu, de l'influence des êtres qui nous entourent. Mais aussi des liens familiaux, de la différence, du respect, de la fidélité, ... je vous laisse découvrir le reste, je pars me plonger dans "Le livre des sœurs". 


L'attrape-cœurs, de J.D. Salinger

Ce livre culte est aussi difficile à résumer qu'à cerner de prime abord. Il raconte de manière frontale l’échappée new-yorkaise d’un collégien à nouveau viré de son établissement. Trois jours pendant lesquels il disparaît du radar familial et scolaire. Il erre dans la ville, se façonne une vie imaginaire, joue avec son identité, tente de faire vivre des liens sociaux et expérimente au fil des rencontres. 

Ce récit est un ovni littéraire, en particulier lors de sa parution dans les années post-seconde guerre mondiale. Tout est écrit comme l’adolescent le pense, avec les mots d’argot, les formes de phrases et les idées issues de sa pensée immédiate, brutes et justes. À ce titre, c’est très bien traduit. Il en émane un blues, une difficulté d'exister et de se projeter dans un avenir incertain.

La finesse du héros qui se laisse vivre et observe, son incapacité scolaire rachetée par son attrait pour les bons livres, la musique et la poésie, son amour pour ses frère et sœur cadets, ses questions étranges sur les canards en hiver dans Central Park renforcent l’esprit unique du roman de JD Salinger dont on imagine les influences autobiographiques. 

C’est parfois drôle, parfois émouvant, d’autres fois triste. Un vrai scanner de la société américaine de l’époque, dans les pas d’Holden Caulfield. 


L'attrape-cœurs, de J.D. Salinger, aux éditions Robert Laffont et Pocket

+ Une intéressante version bilingue, chez Robert Laffont / Pavillons Poche

Fille, de Camille Laurens

Dans Fille, Camille Laurens déroule la vie d'une femme et à travers chaque ligne, chaque chapitre, elle exprime ce qu’est être une fille, ce qui pèse sur une fille. Le poids infini des mots, des idées, de l’éducation, de la transmission, de la société, de ses propres préjugés. 

Le sens de la féminité, avec son apprentissage, son évolution au cours des années, tout est là, implacable, juste et fort, dans la vie contée de Laurence, née en 1959, fille, sœur, petite-fille, arrière petite-fille et mère d’une fille. 

La maîtrise parfaite de la langue permet à l'auteure une modernité dans un style maitrisé, un humour un peu féroce qui donnent le ton et font passer les messages. Alors oui, comme dans la vie parfois c’est rude, mais c’est un texte essentiel et magnifique. La femme y est âpre et douce, une et multiple, elle doute, elle est fière, elle existe dans chaque mot, sur chaque page. 




Faites votre Glucose révolution, de Jessie Inchauspé

Révolution alimentaire !

Vous trouverez dans le livre très documenté (basé sur 300 études de cette dernière décennie) de l'auteure -biochimiste, chercheuse en nutrition et spécialiste de la vulgarisation scientifique- des explications à la fois simples et très pointues sur le glucose, son intégration à notre alimentation et toutes les conséquences sur notre santé.

À travers son expérience personnelle, puis celle d'une impressionnante communauté interagissant sur son compte Instagram @GlucoseGoddess, elle propose des solutions faciles à mettre en oeuvre pour éviter un dérèglement du glucose, sans privations, pour se sentir mieux et vivre mieux.

10 conseils à adopter au plus vite pour des résultats surprenant et rapides !


Le consentement, de Vanessa Springora

Un livre incontournable, essentiel, écrit et publié trente années après la rencontre de la petite V., 13 ans, avec l’écrivain G. M. , 49 ans, et leur relation qui a suivi.

Avec la simplicité désarmante du malheur insidieux qui, avec douceur, vous prend par la main, elle raconte ce qu’elle voit alors comme une grande histoire d’amour.

Rien n’est choquant dans l’écriture, pas de pathos, rien de cru, de vulgaire, « rien d’autre » que l’emprise morale et sexuelle d’un adulte déséquilibré sur une enfant sans expérience, non protégée. Les dérives de l'époque, où la libération sexuelle et celle de la femme ont fragilisé les plus jeunes, l'absence de cadre familial, la complaisance du milieu littéraire des années 80 sont incompréhensibles.

La violence revient comme une claque après la rupture, quand la toute jeune fille vide de sa propre existence s’observe comme une étrangère, met des décennies à avancer alors que l’on voit l’écrivain passer à de nouvelles aventures adolescentes,  continuer sur V. son œuvre d’emprise, être publié, lu et jusque récemment, admiré. Heureusement, le temps fait son œuvre et il a commencé à entrer dans l’oubli avant d’être rattrapé par le courage et la force du récit de Vanessa Springora. 


Ce livre est à mettre entre toutes les mains, celles des jeunes filles, de leurs parents, des adultes, de tous les lecteurs. 


Le consentement, de Vanessa Springora

Publié aux éditions Livre de Poche