La lecture m’accompagne et me nourrit au quotidien depuis l’enfance. Partager les ouvrages qui m’ont touchée intéressée amusée scotchée ou bouleversée est un plaisir supplémentaire. Et un tremplin vers le partage intime et ultime : l’écriture, qui m’anime et me passionne tout autant.

Salammbô, de Gustave Flaubert

Ce livre, imaginé, documenté et écrit par Flaubert entre 1857 et 1862, serait-il le roman parfait ?

Les cinq cents pages ont gardé toute leur puissance, et leur contemporanéité. L’histoire défile à vive allure dans le cadre exotique somptueux de Carthage, lors des guerres puniques du IIIème siècle avant JC. Écrite dans une langue foisonnante, elle plonge le lecteur dans une ambiance à la fois magique, romantique et violente où courent les mots pour décrire les palais et jardins aux parfums déjà disparus, la guerre les ruses les alliances et les mésalliances, les victoires les revers de fortune et les sanglantes défaites, les dieux effrayants et les pratiques cruelles. Autre temps, autre monde.

Au cœur de ce chaos, assujettie aux projets de son père le puissant suffète Hamilcar, Salammbô, de sa beauté hiératique déchaîne les passions. Dans sa quête désespérée de rapporter à la déesse Tanit son voile sacré, volé par les barbares, quel avenir pourra être le sien ?


L'auteur mêle son imagination fertile, sa passion pour l'orient, avec le désir de développer une grande épopée guerrière l'habitant depuis l'écriture de Madame Bovary. Le récit riche et ultra documenté n'omet aucun détail des fortunes cachées comme des pires atrocités et des barbaries pratiquées par les deux camps. Les pages se tournent à toute vitesse jusqu'à la conclusion, forcément tragique.


Et puis, comment résister à cette première phrase ?

« C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar ». 


Salammbô, de Gustave Flaubert

Une édition Folio classique