La lecture m’accompagne et me nourrit au quotidien depuis l’enfance. Partager les ouvrages qui m’ont touchée intéressée amusée scotchée ou bouleversée est un plaisir supplémentaire. Et un tremplin vers le partage intime et ultime : l’écriture, qui m’anime et me passionne tout autant.

Où vivaient les gens heureux, de Joyce Maynard

Dans cette superbe fresque, Eleanor brosse quarante ans de sa vie, sans détours, depuis une enfance atypique avec des parents trop amoureux, versés dans l'alcool et les débordements, trop tôt disparus, jusqu'au dernier tournant de sa vie d'épouse. Le lecteur la suit au fil de ses joies, ses peines, dans la solitude d’une jeune orpheline, face à l’amour comme une évidence, au coeur de la spirale magnétique de la maternité. Émaillée de tragédies, la vie continue. 

Avec pour centre névralgique une ferme isolée dans la région de Boston, ce lieu où elle choisit de se poser et bâtir la famille de ses rêves, les années d'Eleanor défilent, aux côtés de ceux qui comptent pour elle.

Une large partie du récit expose et analyse sa dévotion pour ses trois enfants, Alison, Ursula et Toby, au cours de saisons passant à toute allure, jusqu’où son âge devient flou. En filigrane apparaissent les puissances néfastes du non-dit, de l’acceptation tacite ou du moins ce qu’elle paraît.


Tout au bout du chemin, comme la maison en haut de la colline, dans la liberté de l’écrivaine appuyant son imagination à son vécu, j’ai lu un livre sur le pardon. Une très belle histoire de pardon aux autres et à soi-même. C’est si rare un livre qui vous emporte, comme ça dans son paysage, vous offrant de ses personnages l’ombre et la lumière. 


Où vivaient les gens heureux, de Joyce Maynard

Aux éditions Philippe Rey.


+ En complément, je recommande le podcast de cette interview de Joyce Maynard sur France Culture. Les lecteurs ayant aimé ce livre y découvriront une surprise ...