Avec la simplicité désarmante du malheur insidieux qui, avec douceur, vous prend par la main, elle raconte ce qu’elle voit alors comme une grande histoire d’amour.
Rien n’est choquant dans l’écriture, pas de pathos, rien de cru, de vulgaire, « rien d’autre » que l’emprise morale et sexuelle d’un adulte déséquilibré sur une enfant sans expérience, non protégée. Les dérives de l'époque, où la libération sexuelle et celle de la femme ont fragilisé les plus jeunes, l'absence de cadre familial, la complaisance du milieu littéraire des années 80 sont incompréhensibles.
La violence revient comme une claque après la rupture, quand la toute jeune fille vide de sa propre existence s’observe comme une étrangère, met des décennies à avancer alors que l’on voit l’écrivain passer à de nouvelles aventures adolescentes, continuer sur V. son œuvre d’emprise, être publié, lu et jusque récemment, admiré. Heureusement, le temps fait son œuvre et il a commencé à entrer dans l’oubli avant d’être rattrapé par le courage et la force du récit de Vanessa Springora.
Ce livre est à mettre entre toutes les mains, celles des jeunes filles, de leurs parents, des adultes, de tous les lecteurs.
Le consentement, de Vanessa Springora