La lecture m’accompagne et me nourrit au quotidien depuis l’enfance. Partager les ouvrages qui m’ont touchée intéressée amusée scotchée ou bouleversée est un plaisir supplémentaire. Et un tremplin vers le partage intime et ultime : l’écriture, qui m’anime et me passionne tout autant.

Danser encore, de Charles Aubert

Alors que monte de façon inéluctable le nazisme, Rukeli boxe. Il boxe pour être champion d’Allemagne, progresse au mépris des critiques opposées à son style "dansé", au mépris des injures racistes lancées à ses cheveux sombres sa peau foncée, ses origines tziganes. Il aime Olga, violoniste arienne qui partage sa vie et tente d’intégrer l’orchestre philharmonique de Berlin.

Les tensions s’intensifient dans le pays et dans toute l'Europe. Devant leurs proches incrédules, chaque jour chaque manifestation chaque élection, le mal écrase un peu plus le bien et l’avenir n’existe plus. Petit à petit, Rukeli perd tout. Son titre, sa licence, ses droits, sa femme et sa fille dont il doit s’éloigner pour les protéger. La suite, la fin, sont d’autant plus poignantes qu’elles content la véritable histoire de Johann Trollmann « Rukeli », de sa famille, des tziganes - "peuple du vent", des allemands, des millions de déportés, assassinés.


Les dix rounds implacables de ce livre à l’écriture précise, forte et bouleversante, en faisant revivre la mémoire du boxeur mort en 1943, rappellent par son histoire, une parmi tant d'autres comme celle d'Anne Frank, les valeurs bafouées de la citoyenneté, de la liberté, de l’humanité, les vies détruites dans l’immense violence et la folie nazies.


Danser encore, de Charles Aubert

Publié aux éditions Istya et cie

Finaliste du prix Libraires en Seineauquel j'ai le plaisir de participer.