La lecture m’accompagne et me nourrit au quotidien depuis l’enfance. Partager les ouvrages qui m’ont touchée intéressée amusée scotchée ou bouleversée est un plaisir supplémentaire. Et un tremplin vers le partage intime et ultime : l’écriture, qui m’anime et me passionne tout autant.

Les Lisières, d'Olivier Adam

Paul a grandi dans le sud de Paris, dans une ville de milieu modeste, avec son frère et ses parents, ses copains de classe. Devenu adulte, écrivain, auteur, mari et père de deux enfants, il s’est installé plein ouest, au bord de la mer. Sa mère hospitalisée, sa femme excédée, ses démons sont remontés à la surface, l’obligeant à faire face à son passé, celui dont il ne se souvient qu’à partir de l’âge de dix ans.

Paul pourrait être le grand frère ou le fils peut-être de l’Antoine d’"À l’ouest", comme il serait aussi Olivier Adam jeune puis père de famille, ou rien de tout cela.


La qualité de l’écriture ancrée dans le réel, dans la vie, ouvre des résonances infinies. Le lecteur s’y retrouve, lui, ses parents ses cousins ses voisins. De la Bretagne sauvage à la banlieue parisienne, le paysage, l’ambiance, le cadre sont eux-aussi des personnages à part entière, témoins et acteurs de l’histoire, de l’évolution sociologique du pays. 


Comme dans chacun de ses livres, Olivier Adam nous entraine grâce à la force du texte, de page en page par sa densité, sa modernité, sa vérité augmentée, sublimée, empirée, imaginée, revue, vécue et corrigée. Autobiographie, auto-fiction, fiction, peu importe.

J’ai lu que ce livre avait été présenté au prix Goncourt, son année de sortie. C’eût été, à mon avis, largement mérité.