Ce récit est un ovni littéraire, en particulier lors de sa parution dans les années post-seconde guerre mondiale. Tout est écrit comme l’adolescent le pense, avec les mots d’argot, les formes de phrases et les idées issues de sa pensée immédiate, brutes et justes. À ce titre, c’est très bien traduit. Il en émane un blues, une difficulté d'exister et de se projeter dans un avenir incertain.
La finesse du héros qui se laisse vivre et observe, son incapacité scolaire rachetée par son attrait pour les bons livres, la musique et la poésie, son amour pour ses frère et sœur cadets, ses questions étranges sur les canards en hiver dans Central Park renforcent l’esprit unique du roman de JD Salinger dont on imagine les influences autobiographiques.
C’est parfois drôle, parfois émouvant, d’autres fois triste. Un vrai scan de la société américaine de l’époque, dans les pas d’Holden Caulfield.
L'attrape-cœurs, de J.D. Salinger
Aux éditions Robert Laffont et Pocket
+ Une intéressante version bilingue, chez Robert Laffont / Pavillons Poche