Dans Premier sang, l'écrivaine conte l'histoire de son père, de la naissance de ce dernier, à un évènement dramatique, l'année de ses vingt-huit ans.
Le petit Patrick nait en 1936 en Belgique, il grandit dans l'ombre évanescente d'une mère belle et mondaine qu'un veuvage prématuré a éloignée des sentiments maternels. L'enfant vit chez les parents de sa mère, auprès d'un grand-père général soucieux de son éducation et d'une grand-mère douce et affectueuse.
Avant son entrée en primaire il est envoyé, pour s' "endurcir", dans la famille paternelle qu'il n'a jamais rencontrée. Il découvre alors un grand-père noble et ruiné, poète, sa seconde épouse, une fratrie de dix enfants sous-alimentés et déchainés. Contre toute attente il a un coup de coeur pour le château sublime malgré son manque du plus élémentaire confort, la force de la nature dans cette forêt des Ardennes, et se sent heureux d'appartenir à un groupe d'enfants, même s'ils lui en font voir de toutes les couleurs.
Au fil des années, il se construit ainsi, entre ses études à Paris, les étés et les Noëls chez les Nothomb.
J'adore l'écriture d'Amélie Nothomb, le rythme enlevé qu'elle donne à ses romans - fictions ou plus personnels, la précision de son écriture qui marie amour de la langue, humour, simplicité et érudition. On sent la joie et la jubilation de placer le bon mot un beau mot un mot formidable, celui qui donnera le ton la précision la sensation exacte. Ce livre se dévore, il est drôle, émouvant, beau et sensible, parle de l'évolution d'une personne dans son milieu, de l'influence des êtres qui nous entourent. Mais aussi des liens familiaux, de la différence, du respect, de la fidélité, ... je vous laisse découvrir le reste, je pars me plonger dans "Le livre des sœurs".
Premier sang, d'Amélie Nothomb