La lecture m’accompagne et me nourrit au quotidien depuis l’enfance. Partager les ouvrages qui m’ont touchée intéressée amusée scotchée ou bouleversée est un plaisir supplémentaire. Et un tremplin vers le partage intime et ultime : l’écriture, qui m’anime et me passionne tout autant.

Les sorcières de Salem, d'Arthur Miller

Salem, Massachussets, 1692, court la rumeur d’une présence maléfique. Des jeunes filles vêtues de blanc sont aperçues dansant à la nuit en lisière de forêt. Plusieurs personnes présentent un comportement étrange et le dévouement religieux de chaque fidèle est mis en doute. Transe, maladie, malédictions ou gestes malfaisants : tout s’entremêle, les soupçons s’enflamment comme une traînée de poudre, les arrestations se multiplient. Les lignes entre la réalité, l’imaginaire et la manipulation se floutent. Vingt-cinq personnes sont portées à la potence.

De sa précision, Arthur Miller dirige les acteurs d’un ballet étouffant où luttent le bien et le mal, la haine et la vraisemblance, les croyances religieuses et les arrangements avec la vérité, dans une force irrésistible convergeant vers l'atrocité.
Comportements dictés par la peur ou la vengeance, cupidité, mensonge, vanité et convoitise : les péchés capitaux sont commis par ceux-là mêmes qui portent les accusations, décuplés par l'omniprésence religieuse dans les affaires d’état. Étrange justice où ceux qui avouent leur crime sont épargnés et les autres exécutés.

Œuvre magistrale que cette pièce de théâtre d’Arthur Miller, au rythme soutenu et à l’ambiance angoissante, écrite au cœur de la sombre période du maccarthysme américain. 

Les sorcières de Salem, d'Arthur Miller

Robert Laffont publie dans la collection  Pavillons Poche cette adaptation réalisée et traduite par Marcel Aymé.
Le Titre original, The Crucible, peut se traduire autant par le creuset / chaudron que par l’épreuve ou l’origine... 

La première parisienne de cette pièce aux dialogues adaptés par Jean-Paul Sartre fût présentée en 1954 avec dans les rôles titres Nicole Courcel, Yves Montand, Simone Signoret et Henri Crémieux; transposée en 1957 au cinéma avec également Mylène Demongeot et Michel Piccoli. 
Arthur Miller Foundation : "We believe arts education is a right, not a privilege"